Présentation
de la maladie
La fusariose regroupe plusieurs agents contaminants que l’on
nomme sous cet unique terme.
Ce sont des maladies "complètes", c’est à dire qu’elles touchent
tous les organes de la plante à différent stade de développement.
Ainsi, l’on rencontre une dizaine de parasites qui se concurrencent
suivant les conditions du milieu, les plus fréquentes étant
les suivantes :
- Fusarium graminearum : attaque des épis principalement
- Fusarium avenaceum : le plus fréquent sur les grains de
blé
- Fusarium culmorum : attaque des épis principalement
- Fusarium poae : rare sur les grains car parasite de faiblesse
et saprophyte
- Fusarium tricinctum : rare sur les grains car parasite de
faiblesse et saprophyte
- Fusarium equiseti : attaque à partir du sol sur les feuilles
des bas étages
- Microdochium nivale appelé aussi à tort Fusarium nivale
: le plus fréquent sur épis
Cependant, on regroupe les Fusarium sous une seule appellation
: les Fusarium rosae du fait que lorsque la plante est contaminée,
les grains adoptent une couleur rosée ; d’autre part, le genre
Microdochium est celui que l’on rencontre le plus fréquemment,
il est très proche du genre Fusarium. Le genre Fusarium a
été identifié en 1838 par Schwabe pour F. graminearum et en
1895 par Saccardo pour F. culmorum, les autres ont été identifiés
à la même époque. Le genre Microdochium est le dernier à avoir
été identifié en 1983 par Samuel et Hallet. On rencontre la
fusariose partout en France. La raison principale de cette
couverture géographique sont les échanges et les transports
des céréales à travers le pays.
http://www.cal-lorraine.com/actualites/design/fusariose.gif
(DR)
Fusarium graminearum
Mode de contamination
- époque de contamination des cultures et conditions de
développement
Le blé peut être contaminé par la maladie à tous les stades
de développement de la plante, du semis à la récolte. Cependant,
certains symptômes sont peu souvent remarqués car les organes
ne sont pas durement touchés et la plante va résister. C’est
en particulier le cas des fusarioses des racines qui ne sont
visibles que si on lave les racines avant de les observer.
Ainsi, la maladie peut s’implanter en automne par différents
intermédiaires :
Présence de mycélium dans les semences : les mycéliums traversent
les glumes et atteignent les grains avant de s’insérer entre
les assises péricarpiques
ou dans
l’albumen. Pendant la conservation de la semence, le mycélium
évolue peu ou prou du fait de l’absence d’eau. C’est donc
lors de la germination qui a lieu en conditions humides que
le mycélium reprend son activité qui va ralentir ou stopper
le plantule dans sa croissance en fonction du degré de pénétration
initial dans le bourgeon terminal.
Présence de mycéliums ou de chlamydospores dans le sol : les
fusarioses sont saprophytes donc elles peuvent exploiter les
débris végétaux à la surface du sol grâce à la présence d’oxygène.
De plus il existe plusieurs « formes de conservation » des
germes en fonction du genre de fusariose, la plus résistante
étant la F. culmorum qui peut persister quatre années dans
le sol. Ces attaques sont moins rapides qu’à partir des semences
et ce sont les
collets et la partie
supérieure des racines qui sont atteintes.
Présence de
conidiospores en surface du sol sur les résidus
de culture : les conidiospores sont disséminées par la pluie
et le vent essentiellement sur les collets, les
coléoptiles
et les gaines de la plante. Ces spores auront en effet utilisé
les feuilles mortes de la base et les fontes de semis pour
se développer et constituer ainsi une réserve d’
Pendant l’automne et l’hiver
La maladie est stoppée très largement du fait des basses températures.
Cependant, une alternance de sécheresses et de périodes pluvieuses
durant l’hiver font que les fusarioses se renforcent et attaquent
d’autant plus vivement les plants que les périodes de sécheresse
auront été longues.
Au printemps
La maladie se propage sans générer de grosses pertes si les
conditions météo sont normales ; on ne connaît en effet pas
bien les conditions favorisant la contamination générale de
la plante au début du printemps. En outre, le pied est l’organe
le plus affecté car c’est celui qui est en plein développement
à cette époque, on remarque parfois une atteinte au niveau
de la tige et des gaines mais ce sont des situations qui causent
un échaudage complet de la plante. L’ensemble des manifestations
de ces maladies du pied ont un effet pervers particulier qui
est de constituer un stock de débris important à la surface
du sol, ce qui est un milieu très favorable au stockage de
l’inoculum.
De la fin du printemps au début de l’été
C’est l’époque du développement maximal de la maladie avec
l’apparition des symptômes les plus marqués dont l’irréversibilité
est souvent acquise. Ce sont les épis qui sont touchés et
cela plus particulièrement à la floraison du fait de la production
par l’épi d’une substance favorisant la germination des spores.
Ces dernières vont ensuite très facilement pénétrer dans les
grains lors de leur remplissage. Cependant, il y différents
degrés de contamination puisque le mycélium peut toucher l’ensemble
de l’épi ou seulement quelques grains.
Différents symptômes de la fusariose
La maladie du pied : les gaines et les tiges peuvent être
attaquées dès que les premières feuilles sont formées. Le
mycélium va donc coloniser l’ensemble de la plante au fur
et à mesure de la croissance.
Affections des gaines :
Tallage = nécrose des feuilles et
pourriture sur les gaines
Montaison = brunissement sec des gaines
Gonflement = points noirs sur gaines et feuilles
Affections des tiges : elles dépendent du degré d’affection
des gaines à partir desquelles des tâches brunes se répandent
pour former des nécroses. Si les tâches brunes sont présentes
chez le jeune plant, il se peut que les talles
ne se forment même pas tandis que si ces tâches apparaissent
lorsque le plant est déjà bien formé et que la tige est épaisse,
les conséquences sont moindres et le plant souffre peu.
Affections des nœuds : lorsque le nœud est touché, la gaine
s’écarte de la tige mais ce symptôme est moins dangereux pour
le plant que les autres. Sur les feuilles : ils sont rares
sauf entre la levée et le tallage. On observe soit des tâches
rondes soit des lignes de fructifications portant les spores
et le degré d’affection dépend des conditions météo car le
plant peut être totalement contaminé avant de disparaître,
comme seule une feuille peut être touchée.
La maladie des épis
les symptômes sont très diversifiés en fonction de la localisation
du point de pénétration du parasite :
www.inra.fr/Internet/Produits/
HYP3/images/6032314.jpg (DR)
Fusariose
des épis
Rachillet = grain entier ou épillet échaudé
Rachis = partie de l’épi au dessus de l’attaque est échaudée
Col de l’épi = tout l’épi est échaudé
Facteurs de développement et effet
variétal
Aucune variété de blé n’est résistante à la fusariose, cependant
il peut être intéressant pour l’agriculteur de tenir compte
de la différence de sensibilité des variétés. En effet, il
y a un décalage entre les résistances pour le genre Fusarium
et le genre Microdochium. On note également que la sensibilité
au stade plantule est identique à celles des stades de montaison
et d’épiaison en général.
La principale source d’inoculum est finalement le sol. La
quantité de débris végétaux va augmenter avec la croissance
de la plante et ainsi approvisionner les mycéliums qui vont
se répandre sur la culture avant l’attaque plus ou moins violente.
Ces événement restent toutefois dépendants des conditions
météo même si la maladie s’étend dans une large de gamme de
températures et d’humidité. Ainsi, si ce n’est pas un des
sept genres Fusarium, ce pourra être le genre Microdochium.
Résistances et évolutions de
la fusariose
Il n’y a pas de remède miracle pour le traitement des fusarioses.
L’efficacité maximale atteinte aujourd’hui avec les produits
de traitements sont de 60 %. Finalement, les traitements spécifiques
sont peu préconisés, en effet, ceux-ci sont davantage réalisés
en même temps que d’autres traitements (contre la septoriose
par exemple).
Quel que soit l’organe infecté par le champignon, on considère
que les maladies sont indépendantes selon que ce soit le pied,
la tige ou l’épi. L’unique point commun est la souche parasitaire
qui est un champignon dont la forme parasitaire est fonction
des conditions climatiques, l’inoculum évolue ainsi différemment.
Incidence
Les attaques de la fusariose sur les différents organes de
la plante peuvent avoir des conséquences diverses :
Les attaques du pied
www.inra.fr/Internet/Produits/
HYP3/images/6042315.jpg (DR)
Attaque sur tige
Les attaques du pied (gaines, tiges, nœuds ou feuilles)
sont les plus fréquentes mais entraînent en général peu de
dégâts. Dans le cas du blé dur, F nivale peut occasionner
une importante fonte de semis (souvent les grains semés sont
déjà contaminés).
Les attaques de l’épi
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HYP3/images/6032311.jpg (DR)
Attaque sur épis
La fusariose des épis est la plus dommageable, les
pertes peuvent atteindre jusqu’a 40%, les épis sont échaudés.
Les grains fusariés sont de taille plus petite qu’un grain
non infecté, a couleur du grain est blanchâtre et ils ont
un aspect rabougri. Le rendement de la culture est alors diminué
ainsi que le rendement meunier, car les grains infectés ne
sont pas appréciés en meunerie et en semoulerie. Un grain
fusarié à une consistance farineuse plutôt que vitreuse, dans
ce cas, la semoule est non utilisable.
Les fusarioses libèrent des
mycotoxines dont les conséquences
sont multiples :
- diminution de la faculté germinative des semences risques
pour les animaux nourris avec des grains contaminés (refus
de s’alimenter, trouble de reproduction dans le cas des porcs)
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