MODES DE PROPAGATION

piétin verse        piétin échaudage

  Piétin verse

  La contamination primaire se fait à partir de l’inoculum du champignon restant dans les parcelles agricoles sur les chaumes (résidus de paille de la récolte précédente). Le champignon se maintient sous la forme de stromas. S’il trouve des conditions favorables à partir de l’automne, le champignon peut sporuler abondamment. Les spores peuvent être disséminées sur des distances de quelques dizaines de centimètres sous l’effet des pluies, et quelques dizaines de mètres sous l’effet de vents violents. 

  C’est donc une maladie de type endémique. Les risques de contamination sont plus importants s’il y a des résidus de récolte de céréales à la surface des parcelles.

  Les spores atteignant la base des coléoptiles (enveloppe entourant la tige) ou des gaines des premières feuilles (au ras du sol) sont seuls susceptibles de parasiter les plantes. Dans la moitié nord de la France, la sporulation démarre généralement en cours de la première quinzaine du mois de Décembre.

  Le champignon traverse les 5 gaines (il peut exceptionnellement en avoir 9 en fonction des variétés de céréales et des date de semis) en cours de l’hiver et du début du printemps, pendant la période de tallage (phase de multiplication des pousses sans allongement des tiges) de la céréale.

 image

                            Cycle du piétin verse (plan champ) [4]

  La formation de spores, qui constituent la forme principale de dissémination du champignon, peut aussi avoir lieu plus tard, jusqu’à la fin du printemps, donc pendant les stades montaison (allongement de la tige) et épiaison (sortie de l’épi). Ces spores, provoquant des contaminations secondaires, peuvent provenir du mycélium du champignon resté sur les résidus de récolte (ayant déjà contribué aux contaminations primaires) ou sur certaines adventices ou des stromas présents sur les gaines.

  Le champignon n’effectue en général qu ‘un cycle hivernal (toutes les gaines et la tige sont traversées successivement) suivi fréquemment d’un deuxième cycle et parfois d’un troisième au printemps. [1] [4]

  Piétin échaudage

  La contamination primaire se fait à partir de l’inoculum du champignon restant dans les parcelles agricoles sur les résidus des récoltes précédentes. Sa durée de conservation sera d’autant plus faible que ces résidus se décomposeront vite.

  Les pailles et chaumes de la plupart des céréales permettent bien sûr cette conservation, mais aussi certaines graminées adventices comme le chiendent ou le brome. Par contre les cultures de sorgho, colza, trèfle, pomme de terre limitent le développement de la maladie, celles d’avoine aussi pour la variété tritici (pas pour avenae).

  Le piétin échaudage est favorisé dans les sols à pH alcalin (sols calcaires) par rapport aux sols acides.

  Le champignon ne peut se maintenir que dans la couche aérée du sol car il est sensible au dioxyde de carbone (CO2), il ne survit pas s’il est enfoui au delà de 10 centimètre de profondeur. En fait le CO2 généré par sa respiration, qui ne peut s’évacuer, limite le développement du mycélium.

  Il peut survivre à l’automne en saprophyte, tirant sa nourriture de substances organiques en décomposition : résidus de culture, éventuelles repousses de la culture et adventices. Sans base nutritive il disparaît car c’est un mauvais compétiteur notamment par rapport aux autres saprophytes du sol.

 image

                      Cycle du piétin échaudage(plein champ) [4]

  Le mycélium mis en contact avec les racines d’une nouvelle culture va se développer rapidement, infectant d’abord les poils absorbants et les radicelles. La croissance du mycélium en direction des racines ne se fait pas au hasard, mais est dirigée par les exudats racinaires. Pendant cette phase, la dissémination par les parcelles se fait de proche en proche, par tâches qui s’allongent dans le sens de travail du sol (sens du labour et du semis). C’est à l’automne qu’a lieu l’infestation primaire des racines. En général le froid de l’hiver arrête l’activité du champignon.

  Au printemps avec le réchauffement du sol, la maladie reprend son évolution dans les racines, passe aux plantes voisines. Tant que la culture dispose de suffisamment d’eau, aucun symptôme n’est visible.

  Le manque d’eau de l’été provoque un changement de comportement du champignon. Il va reprendre un mode de vie de saprophyte sur les racines et la base des tiges entraînant leur destruction progressive, le ralentissement des flux de sève et la formation d’un stroma à la base de la tige où va s’initier la phase sexuée du développement du champignon avec formation de périthèces qui apparaissent sous forme de petits points noirs. Ce sont les enveloppes des asques qui contiennent 4 ou 8 spores, appelées ascospores, et qui participeront à la dissémination de la maladie. [1] [4]