Le Fusarium passe l’hiver sur les résidus de culture et de végétaux morts qui sont la principale source de spores. Les principaux vecteurs de propagation des spores de ce champignon sont les éclaboussures de la pluie sur le sol, le vent et les insectes (la cécidomyie orangée du blé et la pyrale du maïs). La chrysomèle, la nitidule et les oiseaux créent des blessures qui peuvent favoriser les infections secondaires de la maladie. L’infection des épis se produit à la floraison (3 à 15 jours après la sortie des soies du maïs) particulièrement quand le temps a été doux et pluvieux entre le stade de la floraison et le stade pâteux mou.
En effet les conditions climatiques qui
favorisent l’infection des inflorescences sont des températures variant de 25
à 30°C combinées à une humidité relative de 90 % et surtout lorsque le
feuillage demeure mouillé pour de longues périodes de temps. Les spores sont généralement
relâchées la première nuit suivant une pluie et demeurent vivantes sur les épis
jusqu’à 48 heures.
Les symptômes de la fusariose sont décelables peu après la floraison. Des épillets atteints (glumes et fleurons) semblent avoir mûri (blanchi) prématurément par comparaison aux épis sains qui sont verts. Le champignon peut s'attaquer à la totalité ou à une partie de l'épi. Le blanchiment des épis ou la fusariose apparaît de 3 à 5 jours après l'infection. L'épi au complet peut être détruit lorsque le col (dernier entre-nœud de la tige qui supporte l'épi) est infecté.
La brûlure de l'épi causée par Fusarium fait blanchir l'épi en totalité ou en partie. D'ordinaire, la tige reste verte (35)
Maïs contaminé par fusarium (35)
Par temps doux et humide, le champignon produit un anneau de spores
allant du saumon au rose à la base de l'épillet ou dans le sillon du grain. Si
les conditions se maintiennent, l'infection peut se propager aux grains
adjacents. Les grains infectés sont habituellement ratatinés, plissés et légers.
Ces grains ont un aspect rugueux et galeux et peuvent être brun clair, rose ou
blanc grisâtre. L'importance des grains atteints de fusariose dépend du moment
où l'infection se produit et des conditions météorologiques au moment de
l'infection.
Si l'on sème des semences infectées, on expose la culture à la phase de brûlure
des plantules de cette maladie. Celle-ci est distincte de la fusariose. Les
grains infectés risquent de ne pas germer et peuvent donner des peuplements qui
laissent à désirer. Quant aux plants infectés qui lèvent, ils manquent
parfois de vigueur et finissent souvent par mourir avant d'avoir eu la chance de
s'établir. Les plantules infectées peuvent apparaître de brun clair à brun
rougeâtre et être couvertes de moisissure blanche ou rose. Au fur et à mesure
que les plants parviennent à maturité, ils sont de plus petite taille et ont
moins de talles; leurs épis sont aussi plus petits. Si l'on coupe la racine ou
le collet, on peut apercevoir la pourriture des racines qui va du brun clair au
brun rougeâtre.
Même si plusieurs espèces de Fusarium peuvent provoquer la
fusariose, la principale est Fusarium graminearum, qui peut infecter le
maïs, le blé, l'avoine et le seigle. Toutes les espèces hivernent dans des
grains infectés, des paillettes, du chaume ou des résidus de paille ou de
tiges laissés à la surface du sol. Les champignons survivent entre les
cultures sous forme de spores asexuées (conidies), de filaments mycéliens et
d'organes de fructification noirs violacés (périthèces), qui produisent les
spores sexuées (ascospores). Les champignons prolifèrent et produisent des
spores depuis le moment des récoltes jusqu'à ce que les résidus se soient décomposés
dans le sol.
Le vent et les éclaboussures d'eau assurent la propagation des deux
types de spores depuis les résidus infectés de la culture précédente
jusqu'aux épis de blé. Les conidies sont produites sur les résidus de maïs
et de petites céréales durant les épisodes de temps doux et humide, tandis
que les ascospores sont libérées durant les cycles pluvieux et secs. Ce
faisant, le champignon est à même de disséminer des spores dans l'air pendant
une période prolongée. Les spores qui atterrissent sur les épis ont besoin de
pluie ou d'une forte rosée pour germer et envahir les parties florales (anthères),
les glumes et les autres parties de l'épi.
Les risques d'infection augmentent considérablement lorsque ces spores retombent durant des périodes prolongées de temps doux où les températures oscillent entre 22 et 27 °C et que le temps est pluvieux et humide. Plus la période de temps pluvieux se prolonge pendant la floraison, plus les risques d'infection sont grands et par conséquent plus la maladie risque d'être grave. Si le temps doux et humide persiste, les masses de spores rose saumon produites sur les épillets seront disséminées par l'air et constitueront une autre source d'infection.