LES MAMMITES BOVINES  
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Les mammites de traite


Plan de la

partie

mammites

de traite

Présentation des mammites de traite
I. Les pathogènes responsables
           Staphylococcus aureus
           Streptococcus agalactiae
           Corynebacterium bovis, un cas particulier
           Mycoplasma bovis
II. La contamination
           Les événements responsables de la diminution des défenses de la mamelle
           Les événements de transmission des pathogènes
III. Les différents aspects de la lutte
           La prévention médicale
           La prévention sanitaire
IV. Alors une bonne traite se fait ...
V. Les mécanismes de lutte mis en place par la vache
VI. Les moyens à la disposition de l'éleveur
           Le traitement hygiénique
           Le traitement médical
Bibliographie
 

   

Présentation des mammites de traite

Les mammites de traite se caractérisent par : 

 

→  Un taux cellulaires de tank élevé sur l’année

→  Des cas de mammites cliniques peu fréquents et peu grave.

 

Les sources de contamination de ce type de mammites sont : 

Pour les sources principales :
• Principalement intra mammaire  


Pour les sources secondaires  (auxquelles il faut aussi faire attention)

• Les lésions cutanées des trayons
• Les installations de traite, telles que les manchons trayeurs. 

 ATTENTION : Pour se prémunir efficacement  de ces infections, il faudra alors jouer sur différents niveaux pendant la traite. En effet, celle-ci va jouer un rôle dans la réduction des moyens de défense de la vache au niveau du trayon, dans la transmission des germes pathogènes entre quartiers sains et infectés mais aussi dans les déplacements des pathogènes dans la machine à traire et leur pénétration dans la mamelle. 

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Source bibliographique :
- J.M Gourreau - « Accidents et maladies du trayon » - décembre 1995- Editions France Agricole
- Dominique REMY - « Les mammites »- cours Esitpa 2002-2003


I. Les pathogènes responsables

      Plusieurs agents entrent en compte lors de ces phénomènes. Les principaux sont staphylococcus aureus et streptococcus agalactiae. Mais on pourra également rencontrer dans certains cas des mycoplasmes et corynebacterium bovis.
      Ces germes ont la propriété commune de pouvoir infecter la mamelle en se développant à la surface des trayons ou à l’intérieur des quartiers.


Staphylococcus aureus 

Source : www.geocities.com 

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Généralités sur le staphylococcus aureus

           Les staphylocoques sont des germes ubiquistes qui appartiennent à la flore cutanéo-muqueuse de l’homme et de l’animal. Ils peuvent être véhiculé par les squames et les poils et y survivent grâce à leur résistance à la dessiccation, aux variations de températures et au choc osmotique. Lorsque la barrière cutanéo-muqueuse est lésée ou lorsque les défenses sont amoindries, ces germes provoquent des infections voir des septicémies.

 •Staphylococcus et l’homme : une guerre difficile

           Ils posent de gros problèmes en milieu hospitalier car ils sont capables de s’adhérer aux  parois des cathéters et sondes, et donc  de provoquer des infections allant parfois jusqu’à  la mort du patient en pénétrant dans l’organismes. Lorsque les mesures d’hygiène ne sont pas respectées et les individus porteurs non isolés, ils peuvent entraîner de véritables épidémies (problème des maladies nosocomiales). La gravité des infections est liée à la sévérité des symptômes et aussi plus particulièrement à la multi-résistance aux antibiotiques de ces germes.

 •Staphylococcus et les animaux : un combat tout aussi important

          Les staphylocoques sont responsables d’infections pyogènes telles que les mammites, la maladie des abcès du mouton et la dermite exsudative des porcins pouvant affecter l’ensemble d’un troupeau.

•Présentation microbiologique

          Ce sont des cocci de 0,1 à 1 micromètre de diamètre. Ils se présentent isolés, en diplocoques (par deux) ou en encore en amas sous l’aspect d’une grappe de raisin. Ceux sont des germes à Gram-positif en général dépourvu de capsules et ne peuvent former de spores dans la plupart des cas. Ils se développent en conditions anaérobies ou aérobies sur la plupart des milieux usuels.

          Ils existent trente espèces de staphylocoques et quatre sous espèces, leur identification a été réalisée grâce à leur identification génomiques. Certaines se rencontrent chez l’homme, d’autres chez les animaux et parfois chez les deux. Staphylocoques aureus est l’une des espèces les plus pathogènes compte tenu de sa capacité à produire de la coagulase libre.

          Aujourd’hui on tente de développer des techniques de détection plus rapides de l’espèce staphylocoques aureus en se fondant sur la recherche de fragments d’ADN ou d’ARN spécifiques.

Staphylococcus aureus est capable de fabriquer des toxines entraînant chacune des symptômes bien définis :

          -         les entérotoxines qui provoquent des intoxications alimentaires d’incubation courte (quelques heures)
          -         les toxines épidermolytiques
          -         la toxine de syndrome du choc toxique
          -         les hémolysines alpha, béta, gamma et les alpha toxines

          La multi résistance des staphylocoques est du à sa capacité importante de mutations chromosomiques ou d’acquisitions d’éléments génétiques étrangers (plasmides et transposons). Alors le respect de règles d’hygiènes rigoureuses et de surveillance  bactériologique permettent de limiter les risques de contamination.

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        Le staphylocoque aureus et les mammites

•Quand le suspecter ?
          Il sera le principal suspect à partir du moment où l’on sera en présence d’animaux avec des mammites (subcliniques) fréquentes et difficiles à soigner, le tout accompagner de taux cellulaires de tank élevés.

•Attention !!!:
    
Il peut rendre des vaches incurables car cette bactérie est très difficile à éliminer. En effet il est résistant à de nombreux antibiotiques,  la rechute est donc fréquente surtout si les mesures d’hygiènes ne sont pas respectées. La sensibilité du test de détection n’est pas parfaite puisque 1 vache sur 4 ne sera pas détectée.         

• Comment  et où se développe t-il ?
    
Ce pathogène vit à la surface des mamelles et à l’intérieur  des tissus mammaires notamment par le biais de trayons crevassés. Il a la particularité de ne pas être digérer par les leucocytes (globules blancs) de la vache et de donc y rester à  « l’abri » des antibiotiques. Le staphylocoque doré produit une toxine dont la quantité conditionne la gravité des mammites.

•Quelles sont les conséquences ?
    
Les signes cliniques sont peu évidents à détecter  en cas de faible infection et seule l’observation systématique des premiers jets permet de réagir suffisamment tôt, dès l’apparition des premiers grumeaux. Quand l’infection devient importante (mammites cliniques), il va alors créer des micro - abcès qui pourront envahir complètement la mamelle (mammites gangréneuses) et conduiront alors à la réforme de l’animal. Il est également à noter que des veaux peuvent devenir des réservoirs de staphylocoques après avoir bu du lait infecté, l’infection se déclarera alors au premier vêlage.

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Streptococcus agalactiae

 

Source : www.medinfo.ufl.edu

 Généralités sur streptococcus agalactiae

 •Les problèmes liés à streptococcus chez l’homme 
          Ces streptocoques sont responsables de nombreuses infections chez certains adultes. Toutefois leur importance dans des infections néonatales graves n’est pas à négliger. Il se rencontre alors dans deux situations bien particulières :
          -         sous une forme précoce chez le nouveau-né, le germe vient alors de la flore vaginale de la mère contenant streptococcus
          -         sous une forme plus tardive lors d’infection intra-hospitalière et dont le reservoir pourra être l’intestin

•Le streptocoque agalactiae chez les animaux
          Il est responsable de mammites mais on peut le rencontrer dans d’autres types d’infections animales. Le Streptococcus agalactiae possède en effet un CAMP facteur. Il s'agit d'une molécule capable d'hémolyser seulement des hématies de mouton prétraitées par l'hémolysine béta des Staphylococcus.

•Généralités microbiologiques 
          Ce sont des coques Gram + cultivés en aérobiose, ne possédant pas de catalase, oxydase -, toujours ou presque immobiles. Ils sont souvent en chaînettes plus ou moins longues parfois en diplocoques (par deux). La taxonomie des coques Gram + catalase -, tels que les Streptocoques, est assez complexe. Cette famille rassemble en effet des bactéries très différentes distinguées :

          ·      sur la morphologie (présence de chaînettes ou diplo, présence d'une capsule),
          ·      l'habitat,
          ·      le pouvoir pathogène et
          ·     sur la présence inconstante d'un antigène extractible par la méthode de Lancefield et identifié immunologiquement, le polyoside C (groupe A à H et                K à U)

          Ce sont généralement des bactéries fragiles, parasites des muqueuses.

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 Le streptococcus et les mammites

• Quand le suspecter ?
     
Il est responsable avec le staphylocoque doré de l’essentiel de mammites subcliniques et provoque rarement des cas plus graves. L’infection sera plus courte qu’avec le staphylocoque et e provoqueront une augmentation largement significative du comptage bactérien dans le lait. Cependant celui-ci a presque disparu aujourd’hui.

  • Comment et où se développe t-il ?
           Il ne peut vivre que dans le pis et ne survit donc que quelques minutes à l’air libre.
Au niveau du pis, on le rencontre dans le lait, au niveau des plaies du trayon, dans les quartiers infectés et dans des mamelles impubères, c’est à dire pour les génisses après contact avec du lait infecté peuvent être infectées. La contamination se fait essentiellement  pendant la traite.

 • Quelles sont les conséquences ?
    
Pour s’assurer de la fin  de l’infection par staphylococcus aureus, il ne suffit pas d’avoir une disparition des symptômes extérieurs (grumeaux dans le lait), il faudra s’assurer d’un retour à la normal des taux de leucocytes plusieurs mois de suite. L’éradication passe  donc par une prévention efficace notamment par le biais de mesures hygiéniques.

•Attention !!!:
         Il est sensible à la plupart des antibiotiques,  mais le traitement est souvent décevant car la réinfection est fréquente.

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  Corynebacterium bovis, un cas particulier.

  写真8 Corynebacterium bovisのグラム染色所見

Source : www.hknosai.or.jp

 Généralités microbiologiques sur Corynebacterium bovis

    Corynebactérium bovis appartient aux Actinomycètes, qui ont la particularité d’avoir un mycélium plus ou moins développé. Les Actinomycètes sont les plus prolifiques de tous les micro-organismes en tant que producteurs d’antibiotiques. On estime que les deux tiers des quelque six mille antibiotiques isolés jusqu’ici sont produits par les Actinomycètes. Il ne faut pas oublier que ces antibiotiques ont trouvé une application en agriculture non seulement pour combattre les maladies des animaux et des plantes, mais aussi pour stimuler la croissance des animaux domestiques et accroître les rendements zootechniques.  

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Corynebacterium bovis et les mammites

             Elle est rarement responsable de mammites mais elle peut occasionner une augmentation de la résistance (de la mamelle)  à l’infection par les autres pathogènes. Dans ce cas, elle est alors une alliée pour l’éleveur. On la rencontre au niveau de la peau des trayons, dans le lait, dans le canal et la citerne du quartier. Son infection n’est possible qu’en l’absence d’autres pathogènes majeures. La contamination se fait pendant la traite à cause de mauvaises mesures hygiéniques. 

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Mycoplasma bovis 

            Divers mycoplasmes sont responsables de mammites. Le plus souvent on rencontrera Mycoplasma bovis. D’autres agents tels que Mycoplasma bovigénitalium, bovirhinis ou canadense peuvent être impliqués, mais à moindre échelle.

 

Source : p.bezille@vet-lyon.fr

   Crédit photographique :
Dr D. Le Grand - UMR "Mycoplasmoses des Ruminants" - AFSSA-ENVL,
 Commentaire de l'illustration :
il s'agit d'une coupe transversale d'un mycoplasme prise en microscopie électronique.

 

 Généralités sur Mycoplasma Bovis

 • Mycoplasma bovis et les hommes
     
Comme son nom l’indique, elle ne se rencontre que chez les bovins

• Les pathologies de Mycoplasma bovis 
           
Cet agent pathogène est impliqué dans les pneumopathies (accompagnées ou non d’arthrites invalidantes) des jeunes bovins et les mammites des adultes, il est donc à l’origine de pertes économiques importantes.
           Les symptômes de Mycoplasma bovis sont cosmopolites et semblent en extension rapide en raison de l’accroissement des échanges d’animaux, des échecs de l’antibiothérapie classique et de l’absence de recherche systématique liée à la difficulté du diagnostic. Pour ce type de pathologie, le principal moyen de lutte sera alors la prévention.

 • Les caractéristiques microbiologiques des mycoplasmes
          Ce
sont de petites bactéries sans paroi. Certains expriment à leur surface des déterminants antigéniques hautement versatiles en expression et en taille, créant une multitude de combinaisons antigéniques différentes. Plusieurs systèmes hypervariables de nature et de déterminisme génétique différent sont mis en oeuvre. Cette adaptation permet, entre autre, aux mycoplasmes d'échapper à la destruction par la réaction immunitaire de l’hôte.  

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Mycoplasma bovis et les mammites

 • Quand le suspecter ?
    
Les vaches peuvent être atteintes mais ne présenter aucun symptôme mis à part un taux cellulaire élevé. Mais en cas de mammites au traitement inefficace ou sans localisation de germes précis, ils peuvent être suspectés.

 • Comment et où se développe t-il ?
          
Ils peuvent vivre une semaine dans matériel de traite et un mois  dans les litières mais leur survie est courte dans l’air extérieur. Dans la mamelle, ils ne se développent qu’en cas d’absence d’autres pathogènes, d’où leur apparition fréquente après un traitement. La contamination se fera par la traite à cause de trayons en mauvaise état ou d’utilisation de certains produits. La guérison peut être spontanée.

  Quelles sont les conséquences ?
    
Mais pour lutter efficacement, il faut arrêter les traitements antibiotiques et favoriser les vidanges de la mamelle. Les antifongiques ne sont pas nécessaires car ces mammites sont souvent bénignes et passagères.

•Attention !!!:
    
Lors de cas grave (infection par cryptococcus) la réforme est la meilleure solution car les traitements coûtes très cher et cet animal peut devenir une source de contamination.

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Sources bibliographiques:

- Gerard BOSQUET-« Halte aux mammites »-septembre 1999- réussir lait élevage

- Pascale LE CAHN-« Les staphylococcoques font de la résistance »- 10 mars 1997-la revue de l’éleveur laitier
- J.M GOURREAU - « Accidents et maladies du trayon »-décembre 1995- Editions France Agricole
- Dr J. GUILLOT (ENVA)-« Les mammites mycosiques »-6 avril 1999- la revue de l’éleveur laitier
- Dominique REMY - « Les mammites »- cours Esitpa 2002-2003
- Encyclopédie Universalis
- Site internet de « L'Institut Babcock »            http://babcock.cals.wisc.edu/
                                                                                       http://www.geocities.com/heartland/8815/mastitis.html
 


 II. La contamination

             Pour ce  type de mammites, la contamination se fait essentiellement pendant la traite. Plusieurs phénomènes sont alors des facteurs de développement des mammites ou de l’augmentation des numérations cellulaires dans le troupeau. Ceux-ci interviendront  directement au niveau des mécanismes de défense de la vache et de la transmission des pathogènes à un quartier sain.

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          Les évènements responsables de la diminution des mécanismes de défense de la mamelle :

             Le canal du trayon est normalement une excellente barrière aux pathogènes lorsqu’il est fermé. De ce faite quand l’extrémité de celui-ci est abîmé, on observe une diminution de l’efficacité de défense (il peut rester un peu ouvert en permanence) mais également la création d’une zone de développement privilégié des germes, d’où une augmentation des risques de mammites.

 • Les niveaux de vide excessifs de la machine à traire peuvent créer des stress pour le trayon en comprimant trop les vaisseaux sanguins et lymphatiques du trayon, entraînant ainsi une congestion trop important et diminuer l’efficacité du système de lutte. Ce phénomène entraîne aussi des lésions sur le trayon telles que des éversions et des micro-hémorragies. Par exemple, des études ont montrées qu’à 48KPa les risques d’abîmer le trayon sont beaucoup plus élevés qu’à 38 KPa.

 • Cependant un niveau trop faible de vide n’est pas pour autant positif car il entraîne un allongement de la traite et donc l’augmentation des risques d’exposition aux pathogènes.

 • La pulsation de la machine à traire va aussi avoir son rôle car elle permet au cours de la traite l’élimination et le renouvellement de la kératine des trayons. Celle-ci étant considérée comme un  piège à microbes. Plus l’élimination est forte plus la régénération est importante. Cependant si la phase de massage par rapport à la phase de succion est trop courte, on va observer une congestion des trayons et donc un compression du canal ralentissant la traite et la perturbant, cela s’accompagnera d’une détérioration des sphincters. Ces éléments de stress favoriseront la pénétration des pathogènes. Les rapports trop élevés sont de l’ordre de 70 à 75% de succion.

 •Le manchon trayeur va transformer l’action de pulsation en massage. Il doit alors être en bon état et adapté à la mamelle de l’animal pour ne pas perturber l’action de massage vis à vis de la phase de succion. Sa longueur, sa largeur et sa souplesse doivent être conforme aux types de mamelles de l’exploitation.

 Les lésions causées par une machine à traire mal réglée :

Source : accidents et maladies du trayon, France agricole 

Conclusion : Pour ce point, il faut alors faire attention au réglage du niveau de vide, de la pulsation et de l’adéquation des manchons.
 

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          Les événements de transmission des pathogènes :

 Au cours de la traite, les principaux éléments causant la transmission des germes seront essentiellement des problèmes d’hygiène. Il faut donc appliquer toutes les règles connues pour assurer un état sain des mamelles, des lavettes, des mains du trayeur ou du faisceau pour éviter des disséminations de germes.

 • La traite en elle même peut favoriser le déplacement des pathogènes et donc leur pénétration dans la mamelle. Il faut alors  veiller à ne pas provoquer de phénomènes d’impacts où des fines gouttelettes de lait sont projetées à grande vitesse vers le canal, augmentant alors le risque de pénétration des germes. Ces phénomènes sont le résultat d’entrées d’air intempestives, lors de la pose, la dépose, le glissement des manchons et la chute des faisceaux. Le risque est plus élevé qu’en l’accident survient en fin de traite, car les microbes ont été transportés au préalable par le flux de lait et sont présents dans le système. 

Schéma du phénomène :

Source : machines à traire et mammites

 

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Sources bibliographiques :
-  « Machines à traire et mammites » - mars 2001- élevage rentabilité
- J.M Gourreau - « Accidents et maladies du trayon »-décembre 1995- Editions France Agricole


III. Les différents aspects de la lutte

 Cette mesure passe par différents aspects qu’il ne faut pas négliger et dont la prise en considération globale garantit une très bonne efficacité, c’est à dire que la réussite passe par une surveillance de tous ces éléments, une prévention pour  un élément ne sert à rien.

          La prévention médicale :
Le seul élément connu est ici la stimulation des systèmes de défenses de l’animal puisque qu’aucun vaccin préventif n’est autorisé à ce jour.

          La prévention sanitaire :
On va ici jouer sur les sources de pathogènes et les moyens de transmission. Dans notre cas, les sources sont les lésions des trayons et le matériel de traite et les moyens de transmissions sont  la préparation de la mamelle, le fonctionnement de la machine à traire et l’hygiène de traite.

        • Pour la préparation de la mamelle, il existe 3 méthodes préconisées :

§         utilisation d’une lavette individuelle (propres et désinfectées) avec un essuyage du trayon avec la lavette essorée ou un papier essuie-tout.

§         La douchette avec essuyage avec du papier essuie-tout

§         Le pré-trempage avec essuyage après au moins 30s

Cela aura pour but de déclencher le réflexe d’expulsion du lait, de décontaminer la peau du trayon et de l’assouplir. Cette étape ne doit pas durer moins de 20 sec. pour faire un nettoyage efficace et ne doit pas être séparée de la pose de plus de 1 min.

        • Pour la machine à traire, il faut veiller à son bon réglage par les contrôles annuels d’un expert.  Il faut aussi veiller au bon état de faisceaux trayeurs. On va donc assurer un  état de propreté extérieure correct, vérifier les dates de changements des manchons, l’état de la caoutchouterie et vérifier les connexions du tuyau long à lait sur le lactoduc.

        • L’hygiène de traite va concerner notamment le trayeur qui doit avoir une tenue pour la traite et les mains lavées, la préparation des lavettes doit être conforme aux mesures d’hygiène et le matériel de traite doit être propre pour chaque traite. La désinfection du matériel et de la machine est indispensable après chaque traite. Ceci concerne aussi un nettoyage régulier de la salle de traite et de l’aire d’attente.

 Une bonne prévention passera aussi par la détection rapide des animaux malades. L’observation des premiers jets sur un bol à fond noir et des contrôles des taux cellulaires des animaux  sont alors indispensables.

 Le bol à fond noir :

Source : accidents et maladies du trayon, éditions France agricole

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Source bibliographique :
- Simon BOUISSET-« Les mammites gangreneuses »- octobre 2000-La revue de l’éleveur laitier
- J.M GOURREAU - « Accidents et maladies du trayon »-décembre 1995- Editions France Agricole
- J L MENARD-« Un diagnostic précis en cas de mammites »- Septembre 1999- Reussir lait élevage
- Site internet de « Eleveur 51 : La Qualité du lait »  -                    http://www.eleveur51.com


IV. Alors une bonne traite se fait :

 

• En douceur et de manière routinière
• Avec des lavettes individuelles pour la préparation des trayons (ou autre technique) en respectant le délai avec la pose des manchons trayeurs
• En éliminant les premiers jets dans un bol à fond noir, en posant les gobelets trayeurs juste après et sans entrées d’air.
• Une traite sans impact
• Une égouttage bref sans entrées d’air et une dépose après coupure du vide
• Une désinfection des trayons
• Un ordre de traite  

 

        

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V. Les mécanismes de lutte mis en place par la vache

 Cf. en introduction

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VI. Les moyens à la  disposition de l’éleveur

          Le traitement hygiénique :

            Il permet un élimination du lait infecté et se réalise par la traite des quartiers malades 4- 5 fois par jour. Il faut également éviter les courants d’aire et l’humidité pour ne pas fragiliser les défenses de l’animal.

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          Le traitement médical :

Le succès du traitement
dépend de :
• La précocité de l’intervention : plus on détecte tôt plus on a des chances de réussite, on diminue de 50% l’efficacité du soir au matin.
• L’antériorité de la mammite
• Le numéro de lactation : les primipares sont plus faciles à soigner
• De l’agents infectieux (difficultés importantes avec staphylococcus aureus)

 
L’échec du traitement sera du à :
• Non atteinte du germe
• Un développement de résistance
• Réinfections du canal du trayon

L’efficacité des antibiotiques dépend de :
• La localisation de la bactérie
• Sa capacité à franchir la barrière tissulaire
• Sa forme chimique (sel ou ester)
• Son excipient (hydro miscible ou lipomiscible)

ATTENTION : Le cas particulier de staphylococcus aureus :
            Il existe de nombreux antibiotiques pour ce pathogène. Mais il est apparu des phénomènes de résistances. On préconisera alors dans ce cas des traitements d’au moins 5 jours, et pour les vaches en rechute on fera un traitement long au tarissement, si elle n’est pas  redevenue saine en début de lactation alors elle devra être réformée.

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Source bibliographique :
- Simon BOUISSET-« Les mammites gangreneuses »- octobre 2000-La revue de l’éleveur laitier
- J.M GOURREAU - « Accidents et maladies du trayon »-décembre 1995- Editions France Agricole
- Bernard THIBERT et Martin STERKERS,« De la mamelle aux mammites »-avril 1996-page 16 à 17- A la point de l’élevage-bovin


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