Objectif de la sélection | Intérêt de l'haplodiploïdisation |
Grâce aux progrès de la sélection, la force boulangère des variétés (W) n'a cessé d'augmenter : au congrès du pain de 1925, on constatait que le W avait progressé de 60 à 75 depuis 1910. Il atteint en moyenne 180 aujourd'hui.
L'implication des industriels
Les groupes de travail
du CTPS (Comité Technique Permanent de
Mais depuis quelques années, les industriels ont des exigences de plus en plus précises concernant les quantités, la qualité, la teneur en protéines et recherchent des farines adaptées à tel ou tel type de panification (industrielle, artisanale ...).
Avec l'apparition de cahiers des charges rigoureux mis au point par les industriels, la production sous contrat se développe. Les contrats imposent l'utilisation de certaines variétés ainsi que le recours à des techniques culturales bien définies. En retour, ils garantissent aux agriculteurs un prix plus attractif pour leurs productions.
Les syndicats professionnels des transformateurs se sont fortement impliqués dans la description des variétés en mettant en place leurs propres tests pour classer les variétés en fonction de critères clés en matière de transformation. A partir de ces tests, ils établissent des listes de variétés conseillées.
Syndicats professionnels à l'origine de listes de variétés conseillées :
- L'association nationale de la meunerie française pour le blé tendre (ANMF)
- Le comité français de la semoulerie industrielle pour le blé dur (CFSI)
- Le SIFPAF, représentant les fabricants de pâtes
- Le syndicat des brasseurs malteurs pour les orges brassicoles
L'évolution des règles d'inscription
Le cadre réglementaire du CTPS créé en 1932 est un cadre vivant et particulièrement dynamique. Grâce au dialogue permanent entre sélectionneurs, agriculteurs et industriels utilisateurs, les critères examinés par le règlement technique évoluent en permanence et contribuent à l'orientation des objectifs de la sélection en fonction des attentes des marchés.
Il existe différentes grilles d'évaluation de la qualité. La grille CTPS évolue donc avec les attentes des industriels mais également avec l'évolution des connaissances. Elle classe notamment les différentes variétés de blé tendre dans les catégories suivantes :
- blé améliorant : BA
- blé panifiable supérieur : BPS
- blé panifiable courant : BPC
- blé adapté aux autres usages : BAU
- blé biscuitier : BB
Pour être inscrite, une variété doit franchir des seuils (indiqués en pourcentage des témoins*) variant suivant ses qualités technologiques :
- 90 % pour un blé améliorant,
- 100 % pour un blé panifiable supérieur,
- 103 % pour un blé panifiable courant ou biscuitier,
- 106 % pour les blés à autres usages,
- 108 % pour les blés à autres usages non panifiables.
* : Les témoins par rapport auxquels les variétés candidates sont jugées sont les 4 variétés les plus cultivées du moment dont au moins 3 blés panifiables.
Le CTPS a également un rôle purement informatif. Il peut choisir d'indiquer de nouvelles informations sur les variétés qui, sans entrer dans la notation, donnent des indications précieuses.
La dureté du grain, le calibrage et le poids spécifique seront par exemple décrits dans les prochaines grilles du CTPS.
Le poids spécifique
Le poids spécifique,
dit PS, indique la masse de
Le calibrage
En orge brassicole, c'est une caractéristique essentielle. Avec le développement des blés à cuire, certains industriels ont été intéressés par le calibre des grains de blé dur.
La dureté du grain
La dureté du grain dépend de la texture de l'albumen, de l'amidon et des protéines. L'augmentation de la dureté du grain a des conséquences au niveau de la granulométrie de la farine et des caractéristiques de la pâte. La dureté moyenne des blés français a doublé au cours des 30 dernières années et des analyses ont montré que la valeur de la force boulangère et de la ténacité (W et P) augmentent lorsque l'on passe d'un albumen tendre à un albumen dur. Ce caractère, fortement influencé par le génotype, fait partie des éléments mesurés par les sélectionneurs.
La selection
Les objectifs de la sélection
créatrice sont guidés par la demande des industriels, mais sont contrôlés
par le Comité Technique Permanent de
Le sélectionneur qui crée une variété tient donc compte de ces critères comme objectifs à atteindre. Ils concernent quatre grands paramètres : le rendement, l'adaptation aux conditions pédoclimatiques la résistance aux maladies et l'aptitude à la transformation. Dans le cas du blé tendre, le dernier paramètre concerne la qualité boulangère, biscuiterie.
Parmi les différents schémas de sélection, la sélection généalogique après croisement est le plus couramment utilisé en France. Il est pour l’instant le seul à donner des résultats fiables même si l’aboutissement de ces pratiques demande huit à dix années. Il repose sur la recherche de la variabilité génétique maximale. La diversité des variétés présentes sur le marché et le nombre de populations naturelles connues ou méconnues sur le globe permettent de multiplier les possibilités à l’infini.
La sélection se doit d’établir les meilleurs croisements en vue d’obtenir des variétés à fort potentiel. Cela représente plusieurs centaines de croisements et un suivi constant et impartial.
Après hybridation, la sélection se réalise à partir d’un choix d’individus dans la population F2, suivie d’une étude des descendances en autofécondation en suivant la filiation généalogique de chaque plante. Les plantes F2 donneront une descendance en ligne de culture F3. Les individus d’une même ligne F3 ont un coefficient de parenté élevé. Cette ressemblance dans les lignes F3 permet un choix interligne et intra ligne. Les plantes retenues donneront par autofécondation des petites parcelles F4 où les individus auront encore statistiquement perdu une proportion notable de l’hétérozygotie des plantes F3. Le processus se poursuit jusqu’en F8, et F9 stade d’hétérozygotie résiduelle quasiment nulle, la variété est homogène.
La méthode généalogique est donc progressive : à chaque génération, un choix est fait en fonction des objectifs de la sélection (résistance, rendement, et qualité).Parallèlement on progresse vers une plus grande stabilité et une meilleure homogénéité des descendants.
La sélection généalogique
Source: La maîtrise technique de la production, Michel Vilain
L’élimination progressive du matériel expérimenté en sélection créatrice permet d’accumuler et d’affiner les résultats, cibler les meilleurs éléments et fixer les qualités souhaitées par le sélectionneur.