Les avortements peuvent être dus à des champignons avec une fréquence d’environ 1% en Normandie (contre 3 à 10% pour les auteurs anglo-saxons). Les avortements mycosiques sont isolés et se produisent en général entre le cinquième et le dixième mois de gestation, avec une fréquence maximale à proximité du terme.
Les champignons les plus souvent rencontrés sont Aspergillus spp., Mucor spp., Absidia corymbigera et Allescheria boydii. En Normandie, seuls Mucor et Aspergillus ont été identifiés comme responsables d’avortement chez la jument. [13]
Des lésions de placentite identiques macroscopiquement à celles causées par les bactéries. En général, l’amnios n’est pas atteint.
La survenue d’une insuffisance placentaire (diminution des échanges foeto-maternels via le placenta) et l’expulsion d’un fœtus de petite taille et émacié, mort ou qui meurt peu après la naissance. [13]
Remarque : l’invasion mycosique du fœtus est rarissime.
Lors du développement d’une placentite, ils sont identiques à ceux d’une placentite bactérienne, c'est-à-dire :
développement mammaire, voire lactation quelques jours à semaines avant l’expulsion
écoulement vulvaire d’un exsudat épais et souvent marron
L’infection mycosique du placenta se traduit par la présence d’une vaste plage de nécrose jaunâtre à marron sur l’étoile cervicale, recouverte d’un enduit gluant abondant.
Après l’avortement, des sécrétions purulentes peuvent être éliminées par la vulve pendant quelques jours. [13]
Chez les juments possédant des mécanismes de défenses utérins normaux, l’infection mycosique est éliminée spontanément. Cependant après avortement, le traitement de la jument est conseillé pour une remise rapide à la reproduction.
En cas d’infection, il est tout d’abord conseillé d’irriguer l’utérus plusieurs fois par jours (3 à 5 fois/jour) avec un volume d’au moins 250 mL d’une solution saline stérile ou d’une solution de polyvinyl pyrrolidone iodée à 10%.
Si cela ne suffit pas, un antifongique spécifique pourra être administré. Cependant, il n’existe pas chez le cheval de données cliniques expérimentales sur l’efficacité et les posologies spécifiques tels que mystatine, amphotéricine B, clotrimazole. Pour les employer, il est donc nécessaire d’extrapôler à partir de données humaines. [13]