La recherche aujourd’hui (19,20)
A ce jour, le botrytis cinerea provoque
encore beaucoup de dégâts sur les vignes. La recherche fait donc de son
possible pour apprendre à mieux connaître ce champignon afin de pouvoir lutter contre lui.
En effet, la grande variabilité génétique
de ce champignon lui confère une faculté d’adaptation exceptionnelle, que ce
soit envers la plante ou envers le fongicide utilisé.
Sous le même nom de Botrytis se cache, en
fait, un grand nombre d’espèces différentes, selon les régions, les cépages, le
climat,… Ces découvertes récentes réalisées par l’INRA2, ont des conséquences
très pratiques en terme de méthodes de lutte et sont donc très intéressantes à
développer.
C’est pourquoi l’INRA, par exemple, a un
projet en collaboration avec le Génoscope : un grand programme de séquençage des
gènes de Botrytis Cinerea qui permettra d’améliorer la lutte contre ce
champignon.
Malgré le peu de travaux entrepris
aujourd’hui dans ce domaine, on peut toutefois citer quelques références :
Giraud, Van der Vlugt-Bergmans, Faretra F et Pollastro, Luck, J.E. and Gilling,
…
Parallèlement à ces recherches, les
ingénieurs et techniciens de diverses structures, telles que l’INRA, l’ITV…,
consacrent aussi une partie de leur temps à l’amélioration
des méthodes de lutte.
Ceci pourra être réalisé d’une part grâce aux recherches précédentes qui vont
permettre la mise au point de systèmes de prévision du risque de développement
de la pourriture grise à l’approche des vendanges. Des préconisations pratiques
en découleront (optimisation de la date des vendanges, conditions optimales de
réalisation de l’effeuillage, effets du système de conduite,…).
D’autre part, la recherche se tourne de
plus en plus vers des pistes de la lutte biologique : des essais ont été
effectués en laboratoire par l’université de Reims (bien entendu, ces essais
ne sont valables que sur le vignoble Champenois). Les premiers résultats
concernent des études sur des bactéries qui devraient avoir un effet
antagoniste direct sur le botrytis, avec induction de défenses naturelles de la
vigne. Or, sur 282 bactéries utilisées, seules 28 d’entre elles protègent
efficacement la vigne. Dix sont capables de bloquer la croissance du
champignon, et aucune induction des défenses naturelles n'a été remarquée.
Ce travail prometteur demande donc de
nombreux approfondissements : sélection des souches, précision de
possibilité des mélanges pour bénéficier d’effets de synergie entre bactéries à
effet curatifs et préventifs, recherche de résultats et de validation pour
les différents vignobles.