LE BOTRYTIS CINEREA (12,13,14,15,16,17)
Qui est-ce ?, Où le trouve-t-on ?, Qu'est-ce que la botrytisation ?, Quel est l'effet du climat ?, Autour de son développement, Quelques précisions , Quelles sont les méthodes d'attaque du botrytis ?, Pourquoi lutter contre le botrytis ?, Comment lutter contre le botrytis ?
Découvert en
1729 par Pier Antonio Micheli, le genre botrytis appartient à la famille des
sclérotiniaceae, à la classe des discomycètes inoperculés et à l’ordre des
léotiales.
Le botrytis cinerea est un parasite qui vit en symbiose avec les grains de raisin, les petits fruits rouges, fleurs, ... Il existe au total 235 espèces qui sont sensibles à ce champignon. Le botrytis est un saprophyte qui est pathogène, se développant suite à des paramètres climatiques spécifiques, au dépend de la météo.
Le
botrytis cinerea se développe surtout dans la région environnant le Ciron,
ruisseau qui est un confluent de la Garonne. Il prend ici toute son aisance à
se déployer grâce au microclimat qui lui est favorable. Sans lui, il n’y aurait
pas le phénomène de pourriture noble, phénomène propice à l’obtention de vins
tels que le Barsac, Loupiac, ou encore les Sauternes. La botrytisation provoque
aussi le phénomène de pourriture grise, qui contrairement à la pourriture
noble, est néfaste à la production de vins. Ce phénomène se retrouve sur tous
les cépages.
Qu’est ce que la botrytisation ?
La
botrytisation est l’apparition d’une pourriture sur les grappes de raisin,
cette pourriture étant due à l’action du botrytis. La présence de ce champignon
dans les grains de raisin a pour conséquence de provoquer une évaporation de
l’eau par les petits trous que celui-ci a formé. Le degré de sucre des grains
augmente donc et ceux-ci passent de 14-15° à 20-21° en une semaine. Face à ce
phénomène, on parle du raisin qui passe du stade « surmaturation », à
« pourri plein », et devient « confit » lorsque la
concentration est maximale en sucres et en arômes.
La botrytisation est caractéristique de la région du Ciron, ce qui est dû au microclimat favorable qui y règne.
Le botrytis
cinerea provoque la pourriture noble au moment de la véraison. Cette période du
début de l’automne est caractérisée par un microclimat qui s’installe dans la
région du Ciron. En effet, la présence de ce cours d’eau provoque des
brouillards épais le matin, le restant de la journée étant caractérisé par la
chaleur.
Le brouillard est synonyme d’une forte hydrométrie et assure donc un développement fongique important. La chaleur permet quant à elle une évaporation de l’eau à travers la cuticule, grâce à l’ouverture des stomates.
Cette alternance quotidienne de brume et de chaleur est très favorable au développement et à la prolifération du botrytis. Aussi, ce microclimat facilite l’invasion du botrytis au niveau des grains.
Expliquons
tout d’abord son cycle de reproduction par le schéma qui suit.
-
plus la température et l’hygrométrie sont
basses, plus la viabilité des conidies est longue.
- les sclérotes deviennent conidiospores au printemps.
- la rapidité de son développement dépend des conditions météorologiques (vent, température, humidité, ...), mais aussi de la luminosité ainsi que des lésions au niveau des fruits. On peut parler ici de facteurs de croissance et de mobilité grâce à ces conditions.
- les conidies ont pour rôle d’infecter les organes verts ainsi que les fleurs. Elles entrent en latence de juin à septembre. Au début de l’automne soit à la véraison, le métabolisme est réactivé.
Quelles sont les méthodes d’attaque du botrytis ?
Il existe
différents modes d’infection qui du botrytis qui s’articule autour des tubes de
germination des conidies qui :
- soit traversent la barrière cuticulaire grâce à une action enzymatique (dissolution par la cutinase). Le tube atteint ainsi l’épiderme et la pectine qui sera ensuite dégradée par la polygalacturonase.
- soit passent par les stomates.
- soit pénètrent par les blessures qui peuvent être provoquées par les insectes.
Aussi, il peut y avoir une infection par le mycélium, qui se produit de fruit à fruit quand la grappe est mûre.
La pourriture grise (liée à ces différents modes d’attaque du botrytis) est une maladie très difficile à maîtriser puisqu’elle se développe à quelques semaines voire à quelques jours des vendanges. De plus, l’acquisition rapide de résistances à des souches du champignon vis-à-vis des produits phytosanitaires pose également problème.
Pourquoi lutter contre le botrytis ?
La
pourriture grise du raisin constitue un fléau majeur de la viticulture
internationale. Elle provoque en effet une diminution importante du volume des
récoltes et une baisse considérable des rendements (surtout dans les vignobles
septentrionaux Français tels que celui du Champagne). Une incidence très nette
de l’action du champignon s’observe aussi sur les vins alors élaborés.
Voici quelques exemples concrets des problèmes rencontrés :
- s’il pleut trop, les raisins attaqués (et donc perforés par le champignon) sont sujets à une entrée massive d’eau, ce qui aboutit à l’éclatement de ceux-ci.
- il faut passer plusieurs fois dans une vigne atteinte de pourriture noble pour récolter les raisins car le stade de développement du champignon n’est pas le même selon les grappes. On parle alors de « tris » ou passages successifs.
- les raisins non atteints par la pourriture noble ne sont pas intéressants car il n’y a pas de concentration des arômes et des sucres. Il faut donc les séparer des autres.
- les conditions climatiques étant fluctuantes d’une année à l’autre, l’installation de la pourriture noble au sein d’une vigne est très aléatoire.
Comment lutter contre le botrytis ?
Il
n’y a pas de stratégie de lutte après la période de latence, car le botrytis
contamine un grand nombre d’hôtes et d’organes végétaux, ce qui explique que le
développement du champignon est très rapide et donc difficile à combattre.
On peut mettre en avant deux stratégies de lutte :
- une lutte chimique
- des mesures prophylactiques
La lutte est surtout importante contre la pourriture grise, ce qui n’intéresse pas les viticulteurs. C’est un des problèmes auxquels ils sont confrontés.