Généralités

Génétique

Le blé est une céréale à paille (monocotylédone) de la tribu des triticées, de la famille des Graminacées, du genre Triticum. Les blés cultivés appartiennent à 4 espèces du genre Triticum. Parmi celles-ci, on distingue le blé tendre du blé dur, et le blé tendre d'hiver du blé tendre de printemps.

Le blé tendre, Triticum aestivum, est polyploïde. Sa formule génomique complexe (AABBDD) proviendrait de trois espèces ancestrales : Triticum urartu (A), Aegilops searsii (B), et Aegilops squarrosa (D). Il est allohexaploïde, c'est à dire qu'il possède trois stocks diploïdes de 14 chromosomes chacun (2n=6x=42). Cette génétique lui confère une grande souplesse d'adaptation ainsi qu'un élargissement important de ses types morphologiques.

Les origines possibles du blé

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                                                    Source: dessin personnel

Histoire

L'origine

 

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Le blé a d'abord été récolté à l'état sauvage puis cultivé depuis le néolithique dans le « croissant fertile » (actuels Liban, Syrie, Sud de la Turquie ) où subsistent à ce jour des blés sauvages.

Le blé civilisateur

C'est par le blé qu'a commencé la "culture", le mot étant pris dans toutes ses acceptations : agricole et sociale. C'est par cette céréale que l'homme qui avait été nomade, cueilleur et chasseur pendant des centaines de millénaires, s'est fixé et a créé un mode de vie complètement nouveau. Tournant décisif de la civilisation, pour la première fois, l'espèce humaine a agit sur la nature et l'environnement de façon à améliorer sa subsistance et en régulariser la production à son profit.

Le blé sauvage et la saga du "croissant fertile"

La botanique et la génétique permettent l'examen des nombreux changements qui mènent du blé sauvage au froment produisant la farine panifiable actuelle. Des cultures expérimentales de blé sauvage ont indiqué comment, à quelle vitesse et avec quel rendement ont pu se faire les récoltes préhistoriques avec les moyens de défrichement et les outils existant alors. L'ensemble des données disponibles indique que ce moment essentiel est intervenu au Moyen-Orient. La zone nucléaire constitue ce qu'on appelle le "Noyau Levantin" : les principales découvertes décisives ont été faites dans la région qui va de la vallée du Jourdain à l'Euphrate et qui forme un large arc de cercle ou "Croissant Fertile". On y trouve des steppes herbacées où poussent encore des blés sauvages ainsi que les traces des transformations de la plante et des premières sociétés préagraires puis agraires.

Cueillette et préculture

Au plan historique, il y eut ainsi une "période de préculture" où les blés sauvages étaient utilisés et involontairement sélectionnés avant que l'idée de les mettre en culture fut imaginée. Des aléas de la présence spontanée, nos lointains ancêtres passèrent à une maîtrise inédite de la production avec la période culture proprement dite. Une réserve de produit renouvelable pouvait désormais être constituée sur initiative humaine.
Il y a eu ainsi une période où l'homme préhistorique fut simplement "cueilleur de céréales" avant d'être un vrai cultivateur, cette étape préagricole s'est produite dans le Croissant Fertile il y a 12000 ans. Puis s'est développée la phase agraire.
En l'absence de récipients aptes à l'hydratation et à la cuisson, les grains étaient consommés crus ou grillés.

Du cru au cuit

La pratique du grillage ou de la torréfaction semble avoir été largement pratiquée et ce très tôt. Elle est réalisable sur des pierres chaudes et présente de nombreux avantages. Elle améliore la conservation des grains en augmentant la déshydratation et elle favorise le décorticage des ces espèces "vêtues", c'est-à-dire gardant après récolte leurs enveloppes membraneuses. Elle donne une saveur plus agréable aux grains car elle produit, par caramélisation, un goût sucré plus doux.
L'innovation importante qui suivit fut la cuisson proprement dite. Elle fut rendue possible avec l'invention de la poterie qui se situe vers 8000 à 7000 ans av. J.C.

L'amélioration de la nutrition eut un résultat net sur l'accroissement des populations, source de besoins alimentaires accrus et de la nécessité de perfectionner les rendements agricoles.

Diffusion vers l'Occident : la première "conquête de l'Ouest".

La céréaliculture se consolide dans le "Noyau Levantin". A partir de cette zone nucléaire va rayonner la civilisation sédentaire. Vers l'Est et la Mésopotamie , il est possible qu'une adaptation préagricole se soit produite sur place car des graminées sauvages indigènes existent dans les steppes semi-arides. Mais à l'ouest, vers l'Europe, il n'y a pas d'espèces de blé ou d'orge spontanées. Ces céréales ont nécessairement été importées toutes domestiquées.
Cette première "conquête de l'Ouest" de la civilisation s'est faite progressivement, elle a été lente et on estime qu'elle a demandé environ trois mille ans pour atteindre l'Atlantique. Elle a emprunté deux trajets principaux : l'un côtier, la voie méditerranéenne, l'autre continental, dit voie danubienne. La France est le lieu de rencontre de ces deux circuits, le premier arrivant par le sud, le second par le nord. Des variations culturelles se sont différenciées et l'homme a réussi à obtenir des variétés plus rentables à grains plus nombreux et plus gros, aux épis mécaniquement résistants. Des espèces de blés nus apparaissent dans les paléosemences. 

Michèle Mosiniak, Roger Prat et Jean-Claude Roland       © Copyright "Biologie et Multimédia" (n°)

http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/

Importance économique

Le blé est la première espèce cultivée dans le monde pour la superficie et pour la quantité produite, essentiellement pour l’alimentation humaine. La principale destination du blé est la panification (plus de 60%).

Depuis la fin des années 50, le blé a vu progresser ses ventes de façon importante. Aujourd’hui, cette céréale est la plus échangée à l’échelle mondiale, près de 18% de la production totale transite entre zone excédentaire et zone déficitaire. Cette production mondiale est essentiellement assurée par quatre entités :

(Source ENSMIC 1997)

Pour ces quatre zones, les trajectoires sont bien différentes. D’une progression forte en Chine, et moindre dans l’Union Européenne, on passe à la stagnation, voir la régression américaine ou ex-soviétique. La position de l’Inde est également notable, la production de ce pays croit régulièrement pour atteindre des niveaux proches de ceux réalisés aux U.S.A. ou en ex-U.R.S.S. Il est également intéressant de constater que lorsque l’on raisonne en terme de nations et non plus d’entités économiques, la France et la Russie se disputent une quatrième place avec une production de l’ordre de 35 millions de tonnes, après la Chine, les U.S.A., et l’Inde.

Canada, Argentine et Australie sont de moindres producteurs. Cependant leur implication en terme d’offre sur le marché est forte.

Ces chiffres sont là pour représenter l’ampleur du marché mondial et ainsi permettre une meilleure compréhension de l’enjeu économique d’une entreprise à se risquer sur le marché de la production de semences.

La production de blé de qualité est une condition sine qua non pour que la France soit bien placée sur les marchés céréaliers. De plus quasiment 60% de ses matières produites (blé tendre en grain et farine) sont destinées à l’exportation dont la moitié en Europe et l’autre moitié vers les pays en développement. L’avenir est donc là, créer des variétés de qualité ayant de forts potentiels (qualité, productivité, régularité, résistances diverses).

 

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