Cas de Rage canine dans le Sud-ouest
1. Circonstance d’apparition du cas de rage :
L’institut pasteur
a confirmé le 26 août 2004 un diagnostic de rage sur un chiot.
L’animal a été recueilli début juillet 2004 près
d’Agadir (Maroc). Il n’était pas identifié ni vacciné
contre la rage et a été importé illégalement en
France le 11 juillet 2004. Il a manifesté les premiers signes cliniques
de la maladie le 18 août 2004 et est mort le 21 août 2004.
L’apparition de ce cas de rage canine importé, dans notre pays
désormais indemne de rage, a conduit les autorités françaises
à prendre des mesures de police sanitaire dans les trois départements
de la Gironde, de la Dordogne et du Lot-et-Garonne afin, d’une part
de retrouver les personnes ayant été en contact avec l’animal
et, d’autre part, d’empêcher le développement de
la maladie sur notre territoire.
Ainsi, dans ces trois départements, seuls les chiens identifiés (tatoués ou munis d’une puce électronique), ainsi que les animaux vaccinés contre la rage peuvent circuler librement à condition d’être placés sous la surveillance directe de leur maître.
Attention : un chien qui serait vacciné contre la rage sans être identifié ne serait pas en règle. Par mesure de sécurité tout rassemblement de carnivores domestiques (concours, expositions, …) est interdit dans ces trois départements.
2. Quelles conséquences pour la chasse :
De manière générale,
les exigences d’identification et de vaccination contre la rage dans
ces trois départements s’appliquent à tous les chiens
susceptibles de circuler librement, y compris les chiens de chasse.
Des arrêtés préfectoraux dans les trois départements
ont été pris le 10 septembre 2004 pour interdire la chasse avec
chien jusqu’au 8 octobre 2004. Près de 100 000 chiens de chasse
doivent être vaccinés en toute urgence. Il faut noter que la
vaccination contre la rage ne devient valable qu’un mois après
l’injection du vaccin.
L’ouverture de la chasse en Gironde, Dordogne et Lot-et-Garonne était prévue le dimanche 12 septembre 2004. Cette dernière, c’est donc faite sans chien, bien que certains soient vaccinés et identifiés comme l’exige la règle pour ces départements. Il s’agit d’une mesure discriminatoire vis-à-vis notamment des chiens de compagnie, identifiés et vaccinés, qui pourront librement courir avec leurs maîtres pour des promenades en forêt.
Mais les mesures de précaution doivent être scrupuleusement respectées : la rage est une maladie mortelle chez le chien et chez l’homme, personne ne doit courrir de risque dans ce domaine.
3. Que se passe t’il si un chien est retrouvé seul sans son maître ?
Si, dans ces trois départements, un chien est attrapé sur la voie publique sans surveillance de son maître, il sera envoyé en fourrière. Deux cas sont possibles :
- le chien est identifié,
son maître peut le récupérer à condition de fournir
le
certificat de vaccination contre la rage en cours de validité.
- Le chien n’est pas identifié : il est alors euthanasié.
4. Comment sont réglementés les mouvements des chiens suite à ce cas de rage ?
4.1. Condition de libre circulation à l’intérieur des trois départements de Gironde, Dordogne et Lot-et-Garonne :
Seulement si les chiens
sont identifiés (tatouage ou puce) et vaccinés ;
Sinon, ils doivent être tenus en laisse en muselés.
4.2. Sortie des chiens de la zone des trois départements
:
Seulement si les chiens
sont identifiés (tatouage ou puce) et vaccinés.
Sinon, ils doivent rester dans la zone.
4.3. Entrés d’autres chiens dans la
zone des trois départements :
Seulement si les chiens sont identifiés (tatouage ou puce) et vaccinés.
4.4. Conditions de libre circulation dans tous les
autres départements de France :
Pas d’exigence spécifique. Le régime général de vaccination actuel en France s’applique, à savoir que la vaccination antirabique des carnivores domestiques n’est plus obligatoire sauf dans les cas suivants :
-chiens et chats importés
en France, ou y revenant ;
-chiens et chats introduits en Corse ou dans un département d’Outre-mer,
en provenance de la France continentale.
-chiens et chats en provenance de France et devant aller dans un pays de la
Communauté Européenne.
-lévriers engagés dans des courses publiques.
-chiens et chats introduits dans un camping ou centre de vacances sur tout
le territoire national.
-chiens dangereux (1ère et 2ème catégorie au sens de
la loi du 6 janvier 1999) : chiens d’attaque et chiens de garde et de
défense.
Presse :
1. « Le Chasseur Français » article de Lyonel CHOCAT et PHILIPPE COLL dans le numéro du mois d’octobre 2004, rubrique actualité, page 14 :
[…]. Pourquoi n’a-t-on pas travaillé plus tôt avec les chasseurs ? Henri SABAROT, président de la fédération de Gironde, fait remarquer, le 10 septembre sur France Inter, que « des chasses avancées pour éviter les dégâts de sangliers ont lieu depuis trois semaines, avec chiens ! ». On s’étonne d’autant plus que depuis trois jours, la fédération nationale travaille à trouver des solutions qui permettraient de rattraper le temps. Ainsi, l’armée serait prête à envoyer ses vétérinaires dans les départements concernés pour procéder à la vaccination massive des 100 000 chiens de chasse qu’il faut immuniser en urgence. Les préfectures refusent l’idée. Pourtant, ce serait là, non seulement de la précaution, mais également de l’économie maximum, puisque qu’une vaccination coûte quelque 32€ chez un vétérinaire. Songez au chasseur qui a dix chiens courants ! Sans doute préfère-t-on faire marcher le commerce, au détriment de la prudence. Les chasseurs par leur colère, font presque figure d’irresponsables alors que cette histoire est précisément déclenchée par ce qu’ils dénoncent depuis longtemps : les excès de la «sensiblerie » envers les animaux, qui fait en l’occurrence qu’un Bordelais en vacances début juillet à Agadir, au Maroc, ait pu oublier un gentil «chien-chien» abandonné ne pouvant être rapatrié sur le territoire français sans vaccination ni contrôle.
2. Le journal « Sud Ouest » article de N.R, rubrique actualité du vendredi 4 mars 2005 :
Les mesures drastiques contre une éventuelle propagation de la rage seront levées ce même jour à minuit […]. De leur côté, les éleveurs, interdits de vendre leurs chiots avant quatre mois, avaient créé un syndicat de défense, réclamant un allègement des mesures. Finalement, ils avaient pu vendre leurs chiots dûment vaccinés, mais au bout de trois mois. «ces mesures ont été préjudiciables pour les éleveurs», relate Françoise FRANCOIS vice-présidente du Syndicat des éleveurs canins de la Dordogne elle-même installée à Lanouaille. «Il a fallu vacciner des chiens, et les garder plus longtemps que prévu. J’ai été obligée d’en conserver certains, des femelles, et d’en donner d’autres que je ne pouvais plus vendre. Cela a alourdi tous les élevages. Sur la vingtaine de professionnels que comptait la Dordogne, quatre à cinq ont dû arrêter, faute de trésorerie».